« Ce film vient d’une rencontre inattendue avec le travail de Marcel Trillat, que j’ai découvert un peu par hasard à son départ en retraite, où un hommage lui était rendu. Les images diffusées ce soir-là, concoctées par ses pairs et sa famille, ont suscité chez moi un déclic et une envie. Au repas, comme j’étais assis au côté d’une de ses collègues de France 2, Betty Durot , une ergonome, Annie Michel, me demande mon métier. Je lui réponds, et elle me dit : « Mais comparez vos manières de faire, avec Marcel, vous avez plein de choses à apprendre l’un de l’autre… ». Je lui dis alors que je devrais plutôt en faire un film… C’était en avril 2006. »
« Comme téléspectateur, j’avais toujours ressenti un rapport déséquilibré avec le JT : Au JT, je ne sais pas qui parle.»
Travailler sur la forme du JT et les manières de faire de Marcel Trillat m’ont appris à être exigeant avec l’information. Marcel Trillat sait qu’il n’a pas résisté à tout, qu’il a participé au JT, par exemple avec la mise en place du présentateur unique, cet homme tronc sur fond neutre, à un rapport qui est plus de l’ordre de la fascination.
Aujourd’hui, plutôt que d’avoir l’impression qu’on me dicte la vérité, ce que j’aimerai, c'est déjà savoir qui parle ? Qui a défini l’angle du reportage ? Qui distribue la parole ? Quelle hypothèse de départ du sujet ? Ne serait-ce qu’on me donne, l’hypothèse de départ des sujets, et que je puisse, comme citoyen, avoir du recul sur leurs traitements. »